Les supports numériques gagnent progressivement leurs lettres de noblesse dans le domaine de la concertation publique. Doit-on pour autant y avoir systématiquement recours ?

Ils se sont répandus en même temps que la démocratie 2.0 symbolisée par les réseaux sociaux. D’abord expérimentés à la marge dans le cadre de démarches d’urbanisme innovantes (réalité augmentée¹ …), les supports numériques sont aujourd’hui présents dans de nombreuses consultations publiques qui se déroulent elles-mêmes fréquemment … en ligne.

Si certains servent uniquement des buts d’information (motion design²…) ou de sensibilisation (serious games³…), d’autres sont supposés inciter à la participation active. C’est le cas notamment de la cartographie interactive qui propose au public d’alimenter un fond de plan afin de restituer des pratiques/usages ou de suggérer des idées d’aménagement.

La multiplication de ces supports ouvre de nouvelles perspectives de dialogue, notamment avec des publics peu réceptifs aux offres « classiques » de participation (jeunes, actifs…). Pour autant ils ne doivent pas être considérés comme un « ersatz » à la concertation traditionnelle. Car d’une part ils s’adressent eux aussi à un public restreint (les « digital natives ») ; et d’autre part, parce qu’ils sont là avant tout pour amorcer une discussion.

Il convient donc de s’interroger au cas par cas sur l’opportunité de mettre en œuvre ces solutions en appui de dispositifs plus communs (réunions, ateliers…).

¹ la « réalité augmentée » permet de visualiser un projet (d’urbanisme, d’aménagement…) dans son environnement avant même son lancement à l’aide d’une tablette ou d’un smartphone, en se rendant sur le site concerné

² motion design : vidéo d’animation courte (moins de 2 minutes) permettant d’expliquer de manière pédagogique un problème donné

³ serious games : jeux vidéo développés et scénarisés dans le but de permettre au « joueur » d’appréhender les diverses facettes d’un sujet.