Autour d’un nouvel hôpital, tout le système de santé en concertation

Autour d’un nouvel hôpital, tout le système de santé en concertation


 
Depuis la crise du COVID, notre système de santé est plus que jamais au cœur des débats. Dès lors, il n’est pas étonnant que la concertation sur le projet de nouvel hôpital de Tarbes-Lourdes ait suscité un large intérêt au sein de la population des Hautes-Pyrénées. Une concertation pour laquelle le Centre Hospitalier Tarbes-Lourdes (CHTL) a missionné FRANCOM en tant qu’Assistant à Maîtrise d’Ouvrage (AMO).
Sur le fond, le projet de nouvel hôpital – né de la fusion des établissements de Tarbes et de Lourdes – entend améliorer l’offre de soins tout en maîtrisant sa trajectoire financière. Une solution s’est imposée : remplacer 2 sites vieillissants par un nouvel hôpital commun dans la commune de Lanne, à mi-chemin de Tarbes et de Lourdes.
Regarder avec lucidité les évolutions de la santé

Le contexte démographique est parfois révélateur : les territoires ruraux comme les Hautes-Pyrénées sont confrontés à un vieillissement de la population, causant une augmentation des besoins en santé. Face à cela, les soignants manquent, notamment dans les hôpitaux publics. Ces difficultés ne sont pas spécifiques aux hôpitaux de Tarbes et de Lourdes, on les retrouve un peu partout en France.

Or, pour une partie du public, la solution proposée par le centre hospitalier pouvait apparaître contradictoire avec l’enjeu de proximité des équipements publics de santé. Il fallait donc expliquer les objectifs de cette réorganisation : adapter les locaux aux évolutions majeures de la médecine (montée en puissance de l’ambulatoire, numérique, robotisation, polypathologies…), proposer des locaux attractifs pour les soignants, accueillir de nouvelles activités, améliorer le confort, réduire les tâches logistiques et administratives des patients… FRANCOM a aidé le CHTL à vulgariser ces aspects parfois très techniques.

Concerter sous toutes les formes, sur tous les territoires

En 2023, le CHTL a volontairement saisi la CNDP, qui a désigné 2 garants. Se fondant sur l’étude de contexte réalisée par ces derniers, FRANCOM a proposé un dispositif de concertation autour de 2 grands axes :

  • Des formats complémentaires, afin de débattre de l’opportunité du projet mais aussi des modalités de réalisation, soit avec le grand public (accès au site, accueil et confort, impacts locaux…), soit avec les professionnels (projet médical, services aux soignants…).
  • Des lieux variés, afin d’élargir la concertation à tout le département. Une « tournée des territoires » a permis en l’espace de 8 jours de faire connaître la concertation lors de 6 réunions publiques locales et 4 débats mobiles sur des marchés.
Le calendrier politique, une contrainte à prendre en compte

La conception d’un calendrier de concertation doit tenir compte d’éléments externes susceptibles d’affecter son bon déroulement, qu’il s’agisse d’événements sportifs ou culturels, de vacances ou d’élections. Pour ce projet de nouvel hôpital, la période du 13 mai au 13 juillet 2024 avait été retenue. Les réunions publiques se tenaient en début et en fin de concertation afin d’éviter leur organisation durant la campagne des élections européennes du 9 juin, conformément aux préconisations de la CNDP à ce sujet. Ateliers et forums avaient lieu en milieu de calendrier.

La dissolution de l’Assemblée et la tenue d’élections législatives les 30 juin et 7 juillet sont venues chambouler ce calendrier. Elle a contraint le CHTL à repousser le débat de clôture et prolonger la concertation de 2 semaines. De plus, le contexte politique imposait un devoir de réserve à certains partenaires du projet tels que les représentants de l’État.

Faire dialoguer les professionnels et le grand public

La concertation a mis en évidence un consensus : donner aux soignants les moyens de bien exercer leur métier. Mais sur ces moyens, les avis divergeaient entre grand public, associations et professionnels.

Pour les soignants, la participation à la concertation a d’abord été difficile, entre manque d’habitude et emplois du temps chargés. Par un important travail de mobilisation, ils se sont peu à peu impliqués dans la démarche, jusqu’à un débat de clôture qui leur a permis de mettre en lumière les difficultés causées par des équipements vieillissants et les opportunités d’un nouvel hôpital.

À l’issue de 10 semaines de concertation, près de 800 personnes ont participé aux 22 temps d’échange proposés et 543 avis ont été collectés sur les registres numériques et papiers. Le CHTL pourra s’appuyer sur cette participation et sur les arguments et propositions de chacun pour étayer sa décision quant à la poursuite et l’évolution du projet.