Le contexte démographique est parfois révélateur : les territoires ruraux comme les Hautes-Pyrénées sont confrontés à un vieillissement de la population, causant une augmentation des besoins en santé. Face à cela, les soignants manquent, notamment dans les hôpitaux publics. Ces difficultés ne sont pas spécifiques aux hôpitaux de Tarbes et de Lourdes, on les retrouve un peu partout en France.
Or, pour une partie du public, la solution proposée par le centre hospitalier pouvait apparaître contradictoire avec l’enjeu de proximité des équipements publics de santé. Il fallait donc expliquer les objectifs de cette réorganisation : adapter les locaux aux évolutions majeures de la médecine (montée en puissance de l’ambulatoire, numérique, robotisation, polypathologies…), proposer des locaux attractifs pour les soignants, accueillir de nouvelles activités, améliorer le confort, réduire les tâches logistiques et administratives des patients… FRANCOM a aidé le CHTL à vulgariser ces aspects parfois très techniques.
En 2023, le CHTL a volontairement saisi la CNDP, qui a désigné 2 garants. Se fondant sur l’étude de contexte réalisée par ces derniers, FRANCOM a proposé un dispositif de concertation autour de 2 grands axes :
La conception d’un calendrier de concertation doit tenir compte d’éléments externes susceptibles d’affecter son bon déroulement, qu’il s’agisse d’événements sportifs ou culturels, de vacances ou d’élections. Pour ce projet de nouvel hôpital, la période du 13 mai au 13 juillet 2024 avait été retenue. Les réunions publiques se tenaient en début et en fin de concertation afin d’éviter leur organisation durant la campagne des élections européennes du 9 juin, conformément aux préconisations de la CNDP à ce sujet. Ateliers et forums avaient lieu en milieu de calendrier.
La dissolution de l’Assemblée et la tenue d’élections législatives les 30 juin et 7 juillet sont venues chambouler ce calendrier. Elle a contraint le CHTL à repousser le débat de clôture et prolonger la concertation de 2 semaines. De plus, le contexte politique imposait un devoir de réserve à certains partenaires du projet tels que les représentants de l’État.
La concertation a mis en évidence un consensus : donner aux soignants les moyens de bien exercer leur métier. Mais sur ces moyens, les avis divergeaient entre grand public, associations et professionnels.
Pour les soignants, la participation à la concertation a d’abord été difficile, entre manque d’habitude et emplois du temps chargés. Par un important travail de mobilisation, ils se sont peu à peu impliqués dans la démarche, jusqu’à un débat de clôture qui leur a permis de mettre en lumière les difficultés causées par des équipements vieillissants et les opportunités d’un nouvel hôpital.
À l’issue de 10 semaines de concertation, près de 800 personnes ont participé aux 22 temps d’échange proposés et 543 avis ont été collectés sur les registres numériques et papiers. Le CHTL pourra s’appuyer sur cette participation et sur les arguments et propositions de chacun pour étayer sa décision quant à la poursuite et l’évolution du projet.